La salle d’attente est blanche. Il y a la folie du voyage qui m’attend, je la note sur le cahier à spirales tandis que je patiente ; par la fenêtre il n’y a rien à voir, seul le soleil. Et puis enfin, 20 minutes après l’heure prévue, il m’accueille. Cela fait longtemps que la patiente précédente est sortie, mais cela m’indiffère presque. C’est un des points du questionnaire que j’ai rapporté, c’est une des cases à éventuellement cocher, l’impatience. Non, pas moi, ce n’est pas moi l’impatience. Je ne suis pas là pour cela. Je peux attendre, attendre, sans être vraiment là, parfois, les pensées ailleurs, comme tout le monde..
C’est le deuxième rendez-vous. Il passe d’abord du temps à relire les notes de la dernière fois, le même compte-rendu de Mme M. “Ah c’est Karine ?!” il avait dit. Je lui ai rapporté des traces restées de l’enfance, je les lui tends, il feuillette vite fait, c’est inutile, je le savais. Qu’y peut-on ? Ensuite c’est un peu comme l’autre jour, je décris, j’établis, mais on reprend tout, point par point, il faut être plus précis peut-être et parfois je ne sais pas. Il faut donner des exemples, savoir si je suis différent des autres, si différents que ça, ou bien comme tout le monde.
