Vendredi 11 août 2017

Prenez soin de vous. Le livre de Sophie Calle, rose, brille sur les rayonnages de la librairie. Son titre fait écho, avec ce soupçon de vouvoiement étincelant et délicat pour une histoire d’amour qui se termine, aux derniers mots que tu as prononcés sur le trottoir quelques minutes plus tôt. Aux autres mots, quelques phrases précédentes, je n’avais pas eu de réponse. Comme muet, je ne formule rien, rien ou à peine le réel qui m’englobe dans sa douceur ou sa violence, tout dépend qui regarde la scène.
Dans cette librairie je regarde autour de moi, avec l’impression soudaine que tous les ouvrages racontent quelque chose de nos vies, qu’il y a là un petit bout d’histoire, puisque évidemment la nôtre passe par les images. Il y avait eu au réveil les tiennes sur l’écran. Les miennes parmi. Conjuguées. Ton regard sur ça. La maison. La distance. La beauté des contrepoints. Les contours ont bougé mais les murs sont debout, les baies laissent passer la lumière, une autre lumière et quelques fantômes poussés par le vent viennent souffler sur les voilages.

Une autre librairie, une quête, et les poèmes d’amours de Pablo Neruda, qui m’accompagneront.

Alors il traverse la rue, après que je l’ai attendu encore.