Vendredi 13 octobre 2017

Il est 13h et je m’étonne que le centre soit bien plus animé qu’en fin d’après-midi. Leo m’accompagne, c’est bref, on s’est à peine retrouvés dans ce café où il m’a offert une tartelette au chocolat, il y avait cette chanson qui dit que c’est tellement facile de tomber amoureux, il vient de s’acheter (ravi) une chemisette que je n’aime pas et pour cela s’est vaguement déshabillé derrière un paravent de fortune et de paille pendant que le vendeur lui demandait d’où il venait. Mais non jeune homme, c’est moi l’étranger. On attrape un taxi collectif et on descend là, sur cette avenue bruyante devant le supermarché, il poursuit sa route à pied, sa mère l’attend, à lundi peut-être.
J’étais auparavant retourné sur le port de pêche, après avoir laissé Diego ; nous n’avions pas pu acheter les tickets pour Tacna mais au moins pour une fois j’étais là, matinal. Sur le chemin, il m’avait raconté comment, vétérinaire, la première course après les lamas en altitude avait été un calvaire, à cause de ce fichu mal des montagnes… disparu après un marathon. J’avais oublié mon appareil photo, comme parfois cela peut arriver alors sur le port j’avais regardé la scène, les couleurs, la femme qui avait malheureusement enlevé son chapeau, les pélicans et les veaux de mer, ce petit chat mangeant son gros poisson et je les avais transformés en souvenir maladroit dans mon téléphone portable.
J’avais auparavant regardé les couleurs de la ville, je ne voyais que le rouge, les immenses enseignes vendant un soda, le squelette de la cathédrale, le granito de la place, un drapeau péruvien, les lauriers-rose, ce tee-shirt, ce sac à dos, la façade du club 51, les poubelles, les barrières. J’avais noté tout ça. C’est ici.