Vendredi 20 octobre 2017

Atterrir enfin, les yeux ensommeillés et l’estomac envahi par le sucre dégoulinant du petit-déjeuner servi dans l’avion. Au fil de la journée, je retrouve F, C, B, N et m’étonne de rester là, ainsi, éveillé jusqu’au soir, porté par une force inconnue. Je raconte aux uns et autres, des versions enjouées ou plus réalistes de ce mois, quoi qu’il en soit je raconte à quel point c’était important. Je parle des notes dans les carnets, je les vois à travers les couvertures marron clair des carnets Muji rangés dans le sac à dos, je pense à l’écriture maladroite et aux imprécisions, je dis juste que, voilà, oh j’ai pris des notes. Parfois je parle de celles que j’ai perdues dans le vol du téléphone : ces mots dictés dans les rues de Santiago, ces images grappillées. Et dans ce métro retrouvé, en lisant Pierre Michon et son écriture magistrale qui se répand, parfois presque jusqu’à l’écœurement, j’imagine mes notes grossir, s’étendre, se diluer pour devenir phrases.