Vendredi 12 janvier 2018

Respirer Paris. Parce que Kiki est là et qu’avec elle bien sûr on s’envole au Chili et au Japon dans ce petit restaurant où il a tant fallu attendre, patients et optimistes. La salade était divine mais le cheese-cake pas assez cheese-cake. Quel parfum ? Vous allez rire : au matcha. Huit euros. Là on rit moins.
Pour la première fois elle réside dans le centre, T a cet appartement à présent, rue Vavin, vous cernez ? Elle découvre la ville autrement, c’est beau Paris, c’est calme, c’est pas Santiago. C’est pas Kyoto non plus, bien sûr. Alors on marche dans le Luxembourg, le ciel est bas, les bancs publics sont sans amoureux, les allées s’animent de quelques collégiens en tenue de sport.
Troisième étage. Il reste quelques cartons dans l’entrée du duplex. Le carrelage de la cuisine est beau, le parquet noble, il a vécu, on sent le choix des matières. Un matcha forcément, la femme de ménage repasse, ça fait des grands pssscchhhh parfois, je lui souris, elle y répond, je la regarde faire, forcément elle est plus douée que moi, plus agile. Et mieux équipée avec des grands psssccchhh. T travaille avec P ; au milieu des idées et des propositions ils égrainent les noms des pays et c’est tout ce que je retiens, curieusement, moi qui tends toujours l’oreille cette fois je ne prête aucune attention à leur conversation, peut-être un semblant d’éducation, soudain, qui m’auto-censure et m’exclut automatiquement de leur bulle de travail. Et je repars. Alors je marche dans le Luxembourg, les mêmes bancs vides, les promeneurs, cet homme qui marche trop vite et dont je ne peux correctement photographier l’intéressante silhouette, puis jusqu’à Censier-Daubenton, incertain sur le parcours d’un quartier toujours méconnu, mais respirant Paris.