Jeudi 8 décembre 2011

Cette journée aurait pu être constellée d’échecs, voire être elle-même un échec total, car sur la liste des choses à faire, en raison d’inadvertance et circonstances, j’ai bien failli de rien rayer. Mais le hasard d’un salon de coiffure encore ouvert, le courage d’un aller-retour supplémentaire at home, ou la perfection d’une librairie possédant l’objet du désir sauvèrent cette jour(tt)née.

Alors me voici accoudé au bar, la femme au fond mange du raisin et j’ouvre le petit sac. Colette K m’a dit qu’elle l’avait lu deux fois de suite. Je commence :

J’ai posé trois petits bouts d’écorce sur une feuille de papier. J’ai regardé.

En vingt-quatre heures, dans mon cas, le livre aura été lu, absorbé. Dans Écorces, Georges Didi-Huberman — auteur dont je regardais justement régulièrement les tranches sur l’étagère —, mêle et entremêle deux analyses, sur le camp d’Auschwitz-Birkenau et sur les photographies du lieu. Dès le début de la lecture, l’adjectif “extraordinaire” s’impose, mais au fur et à mesure s’en interposent d’autres : précis, émouvant, intelligent, bref… indispensable.