Se rencontrer. En parlant de l’autre, puis d’amis, il évoque ce verbe, il convoque ce verbe dans ce qu’il a de plus beau, de plus profond, de plus fusionnel : se rencontrer. Il n’explique pas vraiment — il dit “tu vois ?” ou quelque chose comme ça — et je comprends tout de suite ce qu’il veut dire. Nous nous comprenons. Oui souvent nous nous comprenons. Parfois je pense que nous nous sommes rencontrés. Vous voyez ?
Je rentre. Les images vues au vernissage sont loin, peut-être parce que les mots les ont effacées. Oh bien sûr, c’est un peu facile d’écrire ça, c’est faux, c’est exagéré, mais c’est ainsi que je le ressens. C’est peut-être ce qu’il m’arrive aussi, en ce moment, cette impression que les mots — les miens — vont effacer les images — les miennes. Les mots des autres aussi, ils pourraient effacer ma photographie — cette photographie creusant de plus en plus le rien —, comme ses mots ce soir, comme ces avis qu’ils a souvent, différents, ainsi ça me bouscule un peu, ça me pousse, ça me déplace. Ça me rencontre.