Nous nous retrouvons en bas de chez moi. Il sourit de mon blouson, je lui parle des circonstances de l’achat et du lieu, en navigant entre son italien et mon français pour finir sur l’habituel anglais et en hésitant sur le nom du centro cultural… Il connait, complète : Gabriela Mistral. J’avais oublié que nous avions déjà parlé du Chili et plus particulièrement de Santiago. Ainsi son regard sur la ville, enjoué, adoucit la dureté que la capitale avait imposé en moi.
J’avais justement retrouvé, l’autre jour, revenant encore sur les images, quelques photos de chez M, créateur du-dit blouson : un bric-à-brac d’objets des années 30 à 60 illuminait son appartement, espace multicolore et chaleureux.
Chaleureux. Tel est l’adjectif que j’appose après que nous sommes entrés au Quartier Libre. J’ai habité à deux pas, mais vraiment à deux pas, tu vois juste au coin, mais je n’étais jamais entré. En face oui, oh rien, juste une fois, pour boire un verre avec ce garçon qui riait tant, mais sa copine, bof, un peu pénible, et puis il y avait eu ce mec saoul, une tension. Ici, un groupe joue sur scène, c’est pour ça qu’on est venus, je sentais bien qu’il en avait très envie, moi ça m’était égal, ou peut-être qu’au fond de moi, oui, j’en avais très envie aussi. Qu’importe, nous y voilà, c’est jazz-rock, dansant, je tape du pied, il y a cette fille qui danse devant les toilettes, elle a l’air high, il y a ce couple qui nous demande “C’est quoi le jam ?“, il y a les sourires, il y a nous ici et pourtant le jam… bouh… che cos’è ?