Je lui avais tenu la porte, il m’avait remercié ; nous étions samedi.
J’attendais Wauters, il m’avait vu lire Macé ; nous étions dimanche.
J’ai commandé un Graves, il a préféré une pression ; nous sommes lundi. Il dit qu’il ne croit pas aux hasards. Je ne lui réponds pas que je préfère m’amuser de ces hasards plutôt de croire ou ne pas croire à quelque chose, m’amuser de leur impertinence, de leur clownerie, de leurs « Oups, je ne l’ai pas fait exprès ! », ces petit hasards qui nous poussé nos chemins l’un vers l’autre le temps de retenir une porte puis d’un livre orange sur un pantalon jaune, et qui nous ont fait sourire et relever les sourcils au-delà du possible lorsque j’ai prononcé le nom de C, puis lui le nom de M.
Il m’invite, j’accepte. Je ne dis pas la fatigue, je ne veux pas rompre l’émotion inattendue d’être là, deux heures à peine après un “Ce soir ?” qui ne savait rien, sinon le vaste de monde la littérature et celui, plus restreint de chez Verdier. Nous dînons : des linguine, une salade, des fromages, un Corbière. Il y a bien sûr le visage de M, sa présence en un portrait fleuri. Mais voici d’autres noms, titres, images, livres, mots, visages, voici ce qu’est la vie après tout, entre une simplicité bienvenue et un connivence rassurante dans cette ville que l’on tente d’habiter.
Habiter / Habituer.
Habituer le temps ?