Mardi 16 avril 2019

Ils n’ont d’yeux que pour les cendres, la carcasse entamée, la forêt disparue, Paris, Paris, Paris. Les humains de notre monde médiatisés répètent, s’emballent, déclament, montrent, s’expriment, pleurent, là, maintenant, ici, depuis le point zéro de la France, nombril cathédral, litanie lacrymale. L’humain devrait s’assécher un peu, l’humain français devrait oublier d’où il vient, oublier, pour retrouver un équilibre face au monde, son histoire engorgées de parures, de pierres de taille et de gloire emporté sur des territoires envahis, oublier sans oublier, c’est à dire regarder autour, oublier son nombril, et se reposer un peu, respirer, revenir au rien, se taire, effacer la vignette qu’il vient de diffuser et puis aimer comme il faut et ce qu’il faut.

Alors elle, elle et surtout tout ça, ça s’immisce dans notre conversation. Le risotto est trop collant, le clafoutis n’est pas trop mal, et évidemment tu exprimes un avis plus sec que le mien, pas sur la cuisine mais sur tout ça, elle et surtout tout ça, les cathos, les machins, tout ça. Mais sur le parmesan qui n’en est pas, ton avis s’adoucit.