Ciel menaçant, lumière basse. Elle entre dans la rame, cardigan corail qui brille. La petite fille qui marche devant elle, d’un pas peu assuré, est pareillement colorée. Le train m’emporte. Juliette Armanet chante. Il est 20 heures passées.
Le ciel avait joué toute la journée. On n’avait pas vraiment craint la pluie. On avait regardé sa couleur, parfois on avait dit « Regarde, du soleil. »
Seul, j’avais eu un peu froid, dans les bois. J’y avais encore chanté, chanté avec ce risque très faible qu’on m’entendît. La chanson disait que je marchais seul sous la pluie.
Et puis ils étaient arrivés. Je ne savais plus les mois, combien avaient passé entre nous, entre maintenant et ce qui avait été. On était allé voir Y ; l’intérieur était un espace dans lequel on puiserait les mots si on y restait encore un peu plus, on décrirait les pendules, les amoncellements, les croyances et les superstitions ou ce Jésus encore là, photographié à Rome en 2007.
Et puis ils étaient arrivés. L portait un vêtement rouge vif et ample, il y avait quelque chose de solaire dans sa présence. S portait un tee-shirt qui faisait des envieux. Alors on avait fait des images. Les plus spontanées laissaient transparaître, rieuses, la joie d’être là.