Mardi 4 juin 2019

Tu viens de traverser ; sur le bateau nous ne pouvions parler. Il est bien tard, une heure de plus pour toi. Tu me racontes ta journée, côté européen, la visite à une partie de ta famille dont les valeurs ne sont pas les tiennes, puis à une amie et ses parents que tu adores.
Je n’ai rien traversé, si ce n’est l’appartement, quinze minutes plus tôt, pour m’installer et regarder ce film argentin sans rien en savoir, sauf une référence, Jarmusch, aperçue. Un troisième continent, donc, que ceux entre lesquels tu vas et viens. Je te raconte ce RV qui a proposé une oreille attentive, un autre rythme, une construction efficace et nous rions de comment le film rejoint cette connivence.

Nous avions déjà ri, ce matin, mais via quelques émoticônes donc sans entendre nos voix, de ce petit coiffeur qui, dans ta langue, n’existe pas, de ce petit Paris auquel tu ne crois pas. Car voilà que je m’y penche, sur ta langue dont les points communs avec le japonais ou l’espagnol m’offrent une familiarité bienvenue et bienveillante. Et, dévoilant soudain l’existence possible d’un petit coiffeur, tu t’étonnes de la nôtre.