Tous les souvenirs enfin s’effacent. Et puis restent les rêves. Alors, il sont seuls désormais, c’est à eux que l’on confie le souci de sa vie.
::: Philippe Forest ; Sarinagara
Je ne suis qu’un prénom qui lui dit quelque chose ; sans doute une politesse venant d’une mémoire tant effacée. Mon visage n’est presque plus rien non plus, puisque que je suis qu’une surface, à travers ses yeux qui n’aperçoivent qu’à peine ombres et formes. Dans ce lieu qui est le sien, totalement le sien, né de son esprit et de sa main, je l’accompagne dans des allers-retours calmes là où elle demande d’aller. Je lui prends la main, le bras, et puis elle revient s’asseoir dans son fauteuil, recouvert d’un tissu fleuri, vif. Elle sait que sur le chemin il y a cette étagère.