Mercredi 7 août 2019

L’un fut nommé là par la Compagnie des Postes, arbitrairement ou selon ses vœux ; l’autre y vint parce qu’il avait lu des livres ; parce que c’était le Sud où il croyait que l’argent était moins rare, les femmes plus clémentes et les cieux excessifs, japonais. Parce qu’il fuyait. Des hasards les jettèrent dans la ville d’Arles, en 1888. Ces deux hommes si dissemblables se plurent ; en tout cas l’apparence de l’un, l’aîné, plut assez à l’autre pour qu’il la peignît quatre ou cinq fois.
::: Pierre Michon ; Vie de Joseph Roulin