Jeudi 15 août 2019

Il y a des maisons qui vous habitent. La maison du Japon, – ne l’avais-je point exprimé un jour ici ? -, m’avais habité. Elle était en moi autant que je vivais en elle. Cela venait surtout de la relation avec l’extérieur, cette possibilité de sortir sans s’extraire du périmètre de l’habitat. Sortir sans sortir. Être dedans et dehors en même temps. Elle s’accordait au bonheur de vouloir être et d’aimer être en deux lieux en même temps.

L’appartement du Liégat où j’ai passé trois semaines avait commencé à m’habiter dès le premier jour je crois. Il s’est immédiatement passé quelque chose. Je pense que cela venait là aussi de la relation à l’extérieur, les terrasses, ce regard porté sur ce qu’il y a au-delà des fenêtres et de leur petite folie géométrique, regard conjugué à cette possibilité de sortir sans s’extraire du périmètre de l’habitat. Sortir sans sortir, oh bien sûr pas de manière aussi douce qu’à Nishinoyama House, ici il faut descendre ou franchir.

Alors j’ai filmé. Pas l’appartement. Mais les vues. J’ai filmé la générosité de la maison : tout ce qu’elle offre à voir de ce qu’elle n’est pas.