Samedi 5 octobre 2019

Tu m’écris que tu vas voir un concert ce soir : Bill Calahan. Alors tu ajoutes une vidéo : Our Anniversary. Je google, lis les paroles que mon oreille a toujours ignorées, n’en laissant passer que l’émotion et la musicalité. Our. Dans ton message je vois ce notre. La première fois que tu m’avais envoyé une chanson, tu l’avais savamment choisie, pour évoquer ce que tu voulais de nous. Je comprends, dans ce qu’il n’y a pas à chercher à comprendre, que cette fois tu n’évoques rien.

Je te dis que oui, je connais Bill Calahan, je l’ai beaucoup écouté, je ne précise pas le souvenir du concert, il y avait si peu de monde, je l’avais presque pour moi seul, parfois sur une jambe il se mettait.

Mais je chantonne à la place, une autre chanson de lui, qui propose de move to the country, just you and me. Ces quelques lignes de couplet reviennent sans cesse, depuis quinze ans, il suffit que je prenne le train vers le nord, que je bouge (sans déménager) vers la campagne ; elles existaient avant toi. Mais là, le décasyllabe est une invitation pour se retrouver ailleurs, regarder l’horizon simplement et aimer regarder les vaches. Je suppose que tu comprends le message, celui sur you and me, les vaches sont trop en arrière plan, d’ailleurs elles n’interviennent en mon esprit qu’en écrivant ces lignes.

Alors à la campagne on irait chercher des œufs. Puisque B en voulait douze pour le petit-déjeuner. Douze ? Oui douze. B ? Oui B, comme Bill.