Je puis me rappeler le jour et l’heure où, pour la première fois, mon regard se posa sur ce garçon qui allait devenir la source de mon plus grand bonheur et de mon plus grand désespoir. C’était deux jours après mon seizième anniversaire, à trois heures de l’après-midi, par une grise et sombre journée d’hiver allemand. J’étais au Karl Alexander Gymnasium à Stuttgart, le lycée le plus renommé du Wurtemberg, fondé en 1521, l’année où Luther parut devant Charles Quint, empereur du Saint Empire et roi d’Espagne.
::: Fred Uhlman ; L’Ami retrouvé
Baudelaire, Rimbaud, (silence) Eluard. Il dit cela comme le peu qu’il dit, sèchement. Il étudie les lettres mais n’a lu que 4 romans. Je ne le crois pas. Il dit si. Il n’aime que la poésie, mais Perec, ah oui, W ou le souvenir d’enfance… il a beaucoup aimé. C’était lors d’un cycle sur l’intime, l’an dernier. L’intime. Je ne sais pas comment rebondir, j’ai tant et tant à dire sur ça, l’intime, c’est un océan de pages qui s’engouffrent dans mes pensées. Mais il continue sur Perec, il dit ce qu’il a appris : c’est génial.