Mercredi 13 novembre 2019

Les sachets trainent dans les placards depuis tant de temps : la date de péremption est péremptoire. Je me dis qu’après tout, ça peut changer un peu, et puis ce sera chaud. Alors je fais bouillir de l’eau, j’ouvre le premier sachet de poudre et de minuscules morceaux de tofu lyophilisés comme de petits bouts de céramique blanche échappés d’un souvenir lointain, j’ouvre le deuxième duquel j’extraie la pâte marron, sproutch serait l’onomatopée mais c’est silencieux, je verse l’eau bouillante. Je laisse refroidir, c’est beaucoup trop chaud, et puis les minutes passent, voilà, je goûte. Bam. C’est le Japon qui revient, là, sur les papilles, ça enveloppe, on ne pourrait pas vraiment dire si c’est bon ou mauvais, c’est au-delà de tout : c’est ailleurs.