Nous parlons des images du Chili, de cette proposition qui m’entête de les relier à une île, à un lieu qui n’en est pas un. Nous avons parlé des ailleurs qui t’attendent et que tu espères.
Et je te dis enfin que j’ai un autre projet photographique. Dans lequel tu es. Je dis enfin les mots que d’autres fois j’avais imaginé pouvoir te dire, juste ça, parce que ces images de toi il faut que je m’en extirpe, parce que j’en ai fait beaucoup et tu acquiesces et je t’en montre trois. Tu aimes la première, tu ris en la voyant : elle est un souvenir joyeux de notre histoire. Sur la troisième, que je ne t’avais jamais montrée mais que peut-être tu avais vue sur ce réseau social, tu es nu, de dos, assis sur mon lit. Je dis que la photo est belle mais je passe un peu vite, un peu gêné. Je dis qu’il y a aussi les mots, tu sais ces mots en images, et qu’ils rejoindront ta présence. Présence de l’amour à l’intérieur, cela pourrait s’appeler. Je ne te le dis pas. Je ne te redis pas non plus que je t’ai tant aimé.