Tes lendemains sont ailleurs. Tu m’appelles pour savoir ce que j’en pense, pour savoir où je te verrais, toi, seul, enfoui dans le calme des villes ou soupirant dans la solitude des campagnes, devant la mer ou dans un jardin. Ainsi, donc, tu penses que je connais assez bien pour t’aider. Sans doute penses-tu que, puisque je t’ai aimé sans être aveugle, malgré ta transparence parfois cruelle, alors oui, je te connais.
Tu y peindrais, par exemple, me dis-tu et ta voix est toujours la même, parfois elle s’enroule comme des vagues, tes r sont des caresses sur des galets et dans une envolée lyrique alors je m’aimerais plage même si cette phrase est d’une mièvrerie digne d’un roman de gare. Évidemment la solitude ne pourrait pas être entièrement satisfaisante, il faudrait des présences potentielles pour des désirs d’après-midi, mais dans un rire je te réponds que cela c’est ton problème, tant pis pour toi. Je ne sais pas si tu saisis ce que je sous-entends, je suppose que oui, mais nous rions ainsi, puisque le rire nous sauvera autant qu’il le pourra.
Alors je parle des jardins, je parle de l’été dernier quand c’était encore nous, je parle de la géographie, de ce pays qui est encore un ailleurs pour toi, et qu’alors peut-être c’est cela qui importe.
Surtout je parle de toi.