Bilbao nous attendait. La ville aurait été une étape dans une amitié qui se construit peut-être encore. J’écris “qui se construit” alors qu’elle est déjà stable. “J’écris “peut-être” et “encore” non pas pour y mettre un doute, mais pour interroger si l’amitié est comme l’amour. J’ai la réponse, nous l’avons tous, ou pas, elle est à la fois nette et confuse, oui et non, ce ne sont pas les mêmes briques, les mêmes fondations, les mêmes risques mais c’est une attente, des projets, des sourires. Puis, comment ça s’arrête ? Puisque parfois ça s’arrête. En claquant la porte ? Ou dans un lent travelling à la Antonioni ? J’ai déconstruit des relations amicales comme j’ai arrêté des relations qui n’étaient plus amoureuses ou ne pouvaient plus être des relations, parce qu’il ne faut pas seulement t’aimer, il faut nous aimer. Bref, je divague…
Bilbao nous attendait ce week-end. Nous en rêvions chacun un peu différemment, parce que nous percevons le temps, les autres, les voyages, cette ville différemment. Je crois qu’aujourd’hui je ne voyage pas à proprement parler pour voyager, mais pour m’ancrer dans un espace différent, même fugace. Je ne sais pas exactement ce que cela veut dire, mais je crois que je ne cherche pas une ambiance, je cherche une sorte de profondeur, de raison d’être (être à, être soi…). C’est confus parce que je ne m’étais peut-être encore jamais posé la question. J’écris “peut-être” et “encore”, encore.