Je garde ainsi de toi quelques objets de cuir. L’un d’entre eux pourra, comme aujourd’hui, être à mon poignet. Un autre, depuis samedi déjà, enveloppe mes cartes de visite. Mon nom, mon identité, ma peau sont donc encore en contact avec toi.
La soirée d’hier avait posé d’autres jalons. Cette dernière matinée a clairement précisé un futur différent et a dit ou redit, parmi tant d’autres choses, la frustration et la distance nées du sommeil et de la présence de M sur un agenda fragile. Enfin notre au-revoir à l’arrêt de bus a curieusement offert un quelque chose que je n’attendais pas, rejoignant alors ce qu’hier soir je t’avais dit. Mais à quoi bon que tu me surprennes, si finalement c’est ton silence, après mes mots légers et ma chanson, qui s’impose ?
Je pars ensuite visiter l’exposition sur les sneakers. Je t’avais dit plus tôt que nous aurions dû aller la voir ensemble, et trouver ainsi dans cet agenda fragile de quoi partager. Alors le sujet – les chaussures – qui était revenu à plusieurs reprises dans la matinée, aurait-il offert un geste : des pas. “Step by step“, avais-tu dit justement, souviens-toi, tandis que peut-être, je rêvais d’enjambées.