Jeudi 24 septembre 2020

L’ours est parti depuis plusieurs heures maintenant et moi j’attends, j’attends que la brume se dissipe. La steppe est rouge, les mains sont rouges, le visage tuméfié et déchiré ne se ressemble plus. Comme aux temps du mythe, c’est l’indistinction qui règne, je suis cette forme incertaine au traits disparus sous les brèves ouvertes du visage, recouvert d’humeurs et de sang : c’est une naissance, puisque ce n’est manifestement pas une mort.
::: Nastassja Martin ; Croire aux fauves