Alors que l’on évoque avec E ce qui fait étincelle, je pense à toi. Quelques minutes plus tard, comme promis le 30 janvier, nous nous appelons ; tu me demandes pourquoi cela m’a fait penser à toi.
Tu es dans ton pays, mais est-ce encore ton pays ? Pour quelques semaines il t’accueille, loin des villes, loin de ton continent de vie. Nous parlons du monde réuni dans l’attente, celle de pouvoir boire un verre et aller au musée, et nous parlons de toi qui attends de revenir dans ce dreamland qu’est Bordeaux ; il y fait de toute façon moins froid qu’à Dublin. Tu dis que ce pourrait être chez moi, oui chez moi que tu viendrais. We could try, dis-je dans un sourire. Cela n’engage à rien, sauf peut-être à t’attendre. Et puis tu allumes la caméra pour me montrer la chienne, j’ai oublié son prénom, Lucia peut-être, oui c’est cela je crois. Mais sur l’écran d’abord y a-t-il ton visage ? Puis ce mur orange, couleur de soleil. Il va bientôt pleuvoir, penses-tu.
Alors, les rêves prennent une autre tournure, tu me parles de tes objets, le projet n’avance pas. Je dis comment je pourrais t’aider. Je ne précise pas à quel point j’en ai envie. We could try pour ça aussi, c’est beaucoup plus plausible, et ça marche à distance.