Soir. Je continue de chercher ce que la lumière peut offrir. J’écris “Solitude nuit“. Nuit : verbe ou mot ? Je rejoins là, une fois de plus, dans ces auto-portraits qui regardent presque quelqu’un d’autre, une forme de courage : celui de tourner autour de mon corps et de le montrer. Il s’agit de dépasser quelque chose, une fois de plus, qui caresserait l’intime sans le brusquer, comme les mots. Nous en parlions plus tôt avec un jeune homme qui, lui aussi, m’enregistra : sur le même groupe Facebook, il avait passé une annonce. Il préparait un concours d’entrée pour intégrer une école de cinéma et il cherchait lui aussi des personnes pour parler et monter ainsi son dossier. La forme serait documentaire mais le film n’existera probablement jamais. C’est quand il a parlé des images qu’il voulait joindre que j’ai apporté un autre regard, c’est-à-dire pas seulement le témoignage de ma propre vie. J’ai dû employer le mot cohérence. Je suppose. Je lui avais aussi dit qu’écrire ici c’est une forme de courage, cela a été à un moment un dépassement de soi car il fallait enlever cette cagoule qui cache les sentiments. Alors qu’ils nous rendent vivants. Voire beaux. Comme la lumière parfois.