Je suis là, assis, là où le soleil perce entre les rangées d’arbres, au bout des Quinconces. Je t’attends. Tu es un peu en retard, ça n’a pas d’importance : je regarde passer les gens. Alors te voilà, sur ton petit vélo vert, le casque un peu de travers. Tu souris, bien sûr.
Alors je marche et tu pédales à mon rythme jusqu’au cours Alsace-Lorraine, où passent encore quelques trams et quelques cyclistes que j’admire de rouler ainsi sur cette ligne étroite qui sépare les pavés. Tu parles de ton travail : comme pour tous ceux qui rouvrent, c’est l’effervescence, l’excitation, la joie. Tu parles de ton week-end ; rencontrerai-je un jour celui qui t’accompagnait et que – je présume – tu vas rejoindre ? Je sens que tu n’es pas un piège. Je sens que tu es une présence amicale qui va s’installer.
Plus tard, c’est pour moi cette fois l’excitation, la joie : quelques clics sur le web et me voici paré, pour Koltès tout d’abord. Je te préviens que c’est ouvert, qu’on pourra bientôt s’émouvoir même si les fauteuils grincent. Nous échangeons quelques mots à ce sujet et tu conseilles Duncan. Dans mon panier alors…