C’est donc attablés comme des touristes, dans ce restaurant espagnol, que tu me demandes si tu peux être honnête. Ma mémoire étant ce qu’elle est, j’ai oublié la question, ou la formulation qui a suivi. Notons que c’est tout de même assez pénible d’oublier le point clé d’une conversation lorsque l’on est ici pour la retranscrire sans vraiment la retranscrire et qu’il faut donc jouer avec les mots… qu’on a oubliés.
La conversation qui suit est légère, et puisque tu t’inquiètes, je fais un mouvement de la main pour balayer tout ça, c’est-à-dire pour remettre les quelques moments douloureux là où ils ont été, pour ce qu’ils ont été. Mais tu n’insistes pas, et moi non plus : mes pensées sont confuses mais mon choix est clair.
Puis il y aura quelques rires, une plaisanterie que tu n’auras pas comprise, et finalement l’idée – non exprimée – que notre insolence est un peu égoïste. “L’amour, c’est chacun pour soi“, m’avait écrit F le 28 septembre 2016 après avoir quitté V, et il me plait de penser, en tirant les traits, que cette phrase s’adapte à toute relation : il convient qu’elle convienne d’abord à soi-même.
Alors, après le café, je pense à moi et te laisse ; tu es un peu déçu.