Samedi 31 juillet 2021

Alors, tandis que la nuit se prolonge et que demain se rapproche, je lis les 30 dernières pages du romain fleuve “Lilas rouge” entamé le 21 mai. 690 pages – bien fournies avec mise en page de chez Verdier – pour lesquelles je suis véritablement partagé, entre le bon – quelques rares envolées magnifiques, une langue parfois étonnamment abrupte et gonflée, négligeant par exemple la fluidité née d’adverbes, un premier quart m’emportant, et cette sorte d’épreuve un peu sisyphéenne, cette sorte de défi à moi-même flirtant avec le besoin de s’extraire du monde en tenant bon pour lire l’intégralité de ce pavé – et le pénible – ce besoin qu’a l’auteur de ne donner aucun indice temporel au point de remplacer l’année par xx dans une lettre, ce sentiment d’être totalement paumé notamment au début du quatrième livre, quatrième livre qui m’aura fait tester et approuver la technique de la lecture diagonale pour attraper les passages intéressants parce que tout de même j’aurais trouvé embêtant de mourir d’ennui avant de connaître la fin même si la quatrième de couverture vous raconte ce qui se passe à la page 600 ce qui a eu le don de m’agacer durant 599 pages, cette même langue qui tout de même m’a fait soupirer plus d’une fois, et ces personnages, auxquels je n’ai pas réussi à m’attacher parce que j’ai longtemps attendus qu’ils fussent portés par la musicalité des phrases*, en proie à un vague malaise parce que pépé le Nazi a été une ordure en dénonçant des personnes de son village et que cela va retomber (en mode “Les Rois maudits en Autriche”) sur les générations suivantes. Mais bon sinon je peux vous le prêter.

* Ca peut paraître curieux, mais c’est ainsi que je le ressens.