Alors j’annule, il est un peu tard, je suis chargé, fatigué, le travail m’attend, je n’ai pas envie d’aller si loin, pourtant j’avais envie, presque besoin, d’aller à ce dernier “Mercredi photographique” de la saison, mais ça fait beaucoup tout ça, alors je dis à J que je n’irai pas, que je dois travailler, il répond “une prochaine fois”. Et puis tu es là, pas loin de chez moi, je me dis que c’est bien, de te voir, pas longtemps, nous asseoir, boire un apéritif, et puis te laisser repartir sur ta bici, monter mes trois étages, voir le bazar s’accumuler dans l’appartement, grignoter, m’asseoir au bureau et travailler encore, un peu comme une machine, presque sans réfléchir, ni m’apitoyer, pas le choix, une autre fois, je viendrai chez toi, oui.
Et puis, soudain, ton prénom sur le téléphone : les tu se succèdent. Les semaines se sont écoulées. Je suis heureux de t’entendre, je te le dis, tu es joyeux, comme toujours, nous rirons bien sûr, notamment de ce que contient cette valise que tu avais laissée chez moi : des lingettes, du bicarbonate de soude, que sais-je encore. Tu as trouvé un studio, 20 mètres carrés, à Montreuil, et la question qui reste, c’est le type de lit que tu achèteras. Et si bientôt on t’aimera.