La veille, à 21h09, il m’avait demandé si je faisais encore des photos. Oui, ce matin, à 9h09, sans voir le hasard des douze heures écoulées, je réponds. Plus tard, il me demande si j’ai toujours celles que j’ai faites de lui, puis si je peux effacer les siennes, partout. Il ne veut plus de trace. Il veut que son corps d’alors disparaisse. Il veut repartir à zéro. C’était le 28 mars.
Depuis, j’ai tout effacé. Il reste les images sur les disques durs de sauvegarde, je n’ai pas encore pris le temps de les effacer. Il reste les images sur des serveurs, ici ou là, allez savoir où, là où les réseaux sociaux gardent tout. Un certain temps. Son corps est encore quelque part. Peut-être pour longtemps.