Samedi 18 décembre 2021

Rendez-vous photo. La prof demande d’écrire, sur un bout de papier, notre état actuel. Plusieurs adjectif me viennent. J’écris : “en attente”. C’est le début du cours, je suis en attente, optimiste, heureux d’être ici et de voir ce que cela va donner.
Cette fois, mon binôme sera Julia… et non pas J puisque je me demande de plus en plus pourquoi je ne mets dans ce journal que les initiales.

C’est en discutant avec elle que je réalise que je suis aussi en attente de demain, d’ailleurs juste avant 10h, tu m’as écrit “-1”. Écrire “tu” te donne une place et m’évite d’écrire ton prénom. Je souris.

C’est elle, d’abord, qui me prend en photo. Sur son papier est écrit “Inquiétude. Énergie.” Elle m’explique. Je me prête au jeu, j’aime notre dialogue, me voici assis dans un caddy éventré, et entre deux éclats de rires j’essaye d’avoir l’air inquiet. J’aurai plutôt l’air inquiétant sur la photo qu’elle choisira, le regard un peu perdu, un peu fou, nous en rirons. Puis c’est elle qui pose, dans son pull en mohair rose. Je lui dis de sourire un peu, de regarder vers la gauche. J’ai déjà l’habitude des portraits, je suis à l’aise, je sais ce que je veux, et le plus difficile c’est… que ce soit net.

Et le cours suit son cours, je suis vraiment content d’être là, de partager, même si parfois je trouve que je devrais me taire, d’écouter ce que les autres disent de mes images. J’aime cette confrontation, cette prise de risque, mes incertitudes. J’aime dire que j’aime beaucoup telle ou telle image. J’aime aussi quand Rosalie dit “c’est beau” en voyant ce que j’ose montrer. J’aime être là. J’aime ces gens avec moi. J’aime t’attendre, je crois.