Un coup d’œil sur Aubusson avant sa gare, où l’on pourrait rester pendant des heures pour expérimenter l’idée du rien, un rien amer né d’un territoire lointain avec des rails envahis d’herbes, comme un avant-goût de la disparition prochaine des transports jusqu’ici, peut-être. On ne voudrait cependant pas garder ici l’idée du rien, sauf celui de Duras lorsqu’elle dit regarder la mer jusqu’au rien ; j’ai peut-être ainsi regardé les arbres depuis la maison de Serge.
Jusqu’à Guéret, nous sommes quatre : une maman d’une androgynie qui me fait douter du mot à employer et son enfant, la contrôleuse et moi. C’est le même train jusqu’à Limoges, 14 minutes en gare de Guéret et c’est la vie qui s’installe alors : quelques touristes, toute une jeunesse probablement pas encore motorisée, un homme venu à la ville pour voir son dentiste, une maman qui berce son enfant pour qu’iel ne pleure pas mais la poussette grince, légèrement mais allégrement. Un bruit bienveillant, ainsi puis-je lire.