Il est tard. L’apéritif chez AJ s’est prolongé dans ce plaisir de ne presque pas se connaître, et puis enfin nous avons déballé la photographie encadrée, ce souvenir d’un feu d’artifice avec cette façon que j’ai de les regarder et de les conserver en taches multicolores aussi gaies qu’une heure dans la foule un 14 juillet. Bientôt il sera sur son mur, il faudra choisir lequel.
Ainsi puisqu’il est tard, après que je suis descendu du bus, sont-elles à la recherche de la lumière d’un réverbère pour mieux voir leur plan. Je m’approche des trois dames, l’une avec une béquille, et leur demande si je peux les aider. C’est leur hôtel qu’elles cherchent, il est par là-bas. Elles me remercient et s’éloignent. Je pourrais les remercier aussi, j’aime ce genre de moment où j’aiguille les corps perdus. C’est peut-être une manière de me sentir chez moi dans cette ville.