Soudain te voilà, au milieu de la foule. F t’interpelle : “Tu es nouveau, toi ?“. Tu te retournes, nous regardes. Tes yeux sont d’une clarté qui dépasse tout, même les iris limpides de certains hommes du sud de l’Italie.
C’est ta première fois ici, cela fait cinq que tu passes devant et que tu n’oses pas. Ce n’est qu’un bar, pourtant. La solitude et la peur de l’affronter au milieu d’inconnus t’as fait reculer à chaque fois. Mais tu es ici aujourd’hui, et nous t’accueillons dans cette foule qui devient mon habitude, joyeuse ; tu ris avec nous, tu danses avec moi. Oh il faut parler fort, et je ne comprends pas ce que tu me murmures, soudain, là, au milieu des heures et des autres. Plus tard, dans la rue, parmi le silence, tout sera plus clair. Peut-être même tes yeux.