Au matin il y a le soleil, encore supportable, il y a une terrasse où souvent j’aime venir, il y a les minutes qui s’allongent pour un café parce que ça ne va jamais très vite ici, j’ai presque fini le Garcin. La femme à ma gauche mange un gâteau acheté dans une chaîne, je reconnais l’emballage, probablement rue Ste Catherine. Elle le mange en cachette, comme on fait quand on ne sait pas si on a le droit de… Il suffisait qu’elle demande, la serveur aurait dit que oui, oui bien sûr, en souriant peut-être. Souriante, la serveuse, 30 centimes de pourboire.
L’après-midi il y a d’autres livres que JLM apporte, le Garcin on en parle, il l’a acheté, l’a lu, et il y en a d’autres qui viennent se rajouter sur des étagères déjà pleines. Les vides se rétrécissent, se raréfient, se sacrifient. Tu as lu tous ces livres ?, on me demande souvent. Alors je dis que non, qu’ils ne sont pas à moi, sauf la rangée là-haut, sauf l’étagère plus bas avec tout le Japon et puis dans la chambre, sous le lit aussi.
Le soir il y a C, plus tôt que prévu. Ce n’était pas demain ?
– And where will you sleep?
– Don’t know… Here?