Tu me parles d’amour, de ce qui pourrait y ressembler encore, sans utiliser le mot. Tu me parles du désir que tu attends, des silences et des paroles, de sa présence malgré tout, de l’irrémédiable qui semble se dessiner entre vous, du brouillard, des nuages et de toute cette panoplie de métaphores météorologiques par lesquelles on passe dans ces moments d’incertitude. Tu souffres mais tu ne le dis pas. Je ne le demande pas non plus. Tu es au croisement de plusieurs chemins : un nouveau logement, lundi un travail, deux nouveaux polos dont l’un que tu troues.
Je ne te parle par d’amour, ça n’y ressemble pas encore, c’est trop loin, trop haché, trop impossible. Je te parle du verbe écrire, c’est plus solide, c’est une autre forme d’attente et ça n’est, finalement, que pour moi. J’écris pour savoir si je peux écrire. Alors que je sais déjà que je peux aimer. Une fois que tu es parti, je choisis des images et j’essaie d’y mettre des mots : des images de V, encore plus loin, encore plus impossible.