Il est tard, 20h passées ; j’ai veillé sur le campus pour aider la jeunesse étudiante et associative. Bus 20, direction chez Serge, des fruits m’attendent, goût de soleil et couleurs aussi. Soudain, une odeur, précise : ce mélange de tabac et d’alcool qui fait frémir le mot effluves. Je pense immédiatement à mes très jeunes années et au bar où, le dimanche soir, après le foot, tout le monde se retrouvait. Pourtant, ce n’est pas tout à fait ça.
Je lève la tête de mon téléphone. Un homme, une femme, 45 ans, 50 peut-être, leur visage porte imprécis le signe des années passées, beaucoup de tabac, beaucoup d’alcool ; sans doute s’aiment-ils. Leurs mots rugueux charrient des histoires sur les autres mais je ne note rien, pas même l’exactitude de cette odeur, peut-être teintée laisser-aller.