Personne. Il est 15 h passé, et personne n’est là, c’est-à-dire que personne n’est venu écouter ce que j’appelle ma performance littéraire, qui devrait peut-être être nommée autrement pour faire moins peur, ou pour évoquer autre chose parce qu’après tout ce ne sont que des textes – souvent drôles ! – et des images – les miennes. Sur le Japon, ce pays où tant de gens vont ou veulent aller. Mais dont personne ne veut entendre parler ? Je ne sais pas, je ne sais pas. Mais personne.
Tout pourrait alors sembler gris : hier j’aurais pu danser. Oui hier j’aurais pu danser au lieu de rentrer chez moi pour préparer ce moment sans personne, j’aurais pu m’amuser, échanger d’autres sourires, gommer un peu la solitude, retrouver des visages connus dans la foule et ne pas avoir à parler puisque danser.
Personne. Mais ensuite il y a eu des curieux, une acheteuse, des discussions, des yeux écarquillés, un échange de numéro de téléphone après qu’on m’avait dit “Tu viendras chez nous !”