La vie t’a ramené ici, il y a quelques jours. Nous nous installons dehors. Il y a des tables de pique-nique, quelques patients dispersés, j’ai apporté des petits gâteaux de chez Pierre Mathieu et des petits rochers coco. Je te sais gourmand. Je te sais gourmand malgré tout, malgré « ça », la vie ou comment tu la traines, les médicaments que déjà / à nouveau tu prends. Je suis là. La solitude te ronge et je suis là, plus tard un autre ami viendra, on se connait déjà il était là lui aussi l’autre soir chez toi, j’avais tant aimé cette soirée et tes amis, je m’y étais senti si bien avec eux. Il fait beau, j’aime ta présence et j’aime te parler sans doute parce que je me sens libre de parler, je viens avec plaisir, non ne sois pas désolé, je suis là et c’est bien. C’est à la fois difficile – trouver les mots, les peser – et simple – être là, parler de moi, de toi, imaginer quel livre je pourrais te rapporter demain, dire que j’ai oublié les petites cuillers que j’avais pourtant préparées. Du parc où nous installons, on voit le bâtiment où je travaille. Alors je reviendrai demain, avant 18h30. Après c’est trop tard et tes murs sont tristes.
