Au réveil, il y a le souvenir d’un rêve, c’était des villes, des rues, ce n’était pas moi qui conduisais et le soir, quand il s’agit de chercher les images dans ma mémoire, il reste surtout le sentiment qu’il me guidait et que nous étions deux. Nous étions deux, mais on ne sait jamais vraiment ce que cela veut dire, d’être deux, sauf quand ça veut dire ensemble.
Au réveil c’est toi qui es près de moi et c’est le dernier matin. Nous sommes deux et ça veut dire ensemble, même si les mots, les tiens et les miens, ne sortent pas de la même manière, même si la gorge est parfois serrée de silence et que le café se mouille de larmes, puis au bar de la gare, aussi, des mots des silences et des larmes et ni oui ni non, parce que l’impossible nous tenaille. Et le soir, quand il s’agit de se rappeler, c’est presque vide, comme si tu n’avais rien dit. Je suis happé par la disparition des prononcés, triste de ça aussi. Il faut creuser pour que cela remonte à la surface du temps.
Et puis je t’envoie l’image faite hier.
