Alors sans m’y attendre, je prends un des papiers qui encombrent mon bureau depuis deux ou trois ans, je le regarde, j’ouvre ma boîte mail, je retranscris le contenu du bout de papier, j’envoie, je le jette. Puis un deuxième, cette fois c’est sur un document en ligne que je le reporte. Puis un troisième. Je suis calme, serein. Comme si le bordel n’était pas une accumulation insupportable, mais la trace subsistante qu’un jour il n’existera plus, ce bordel. Il y a aussi les deux pages écrites le 6 juillet dans le lit du AirBnB, deux pages déchirées d’un carnet qui avait pris l’eau, fichu. Elles sont devenues dorénavant un extrait privé de mon journal. Sur les deux pages un peu gondolées, il y avait aussi un extrait du livre de Neige Sinno : « Il m’a appris qu’on pouvait m’aimer infiniment sans rien me demander en retour. » Si un jour tu es un livre, ce pourrait en être l’épigraphe.
D’ailleurs tu apparais : ton sourire, le soleil, ton esprit, tu m’élèves, m’aides, me rassures. On parle de Noël, du sapin qui a été décoré dans l’atrium, au travail, ce sapin tout le monde l’aime. Alors tu parles du petit garçon qui es en toi. Alors je me souviens, moi aussi.