Lundi 4 août 2014

Cher toi,

Trois semaines déjà. Petit à petit, ce que je percevais plutôt comme un moment de vacances (la chaleur, les découvertes, le bord de la rivière) ponctué d’obligations (les achats de meubles, l’administration) a pris la forme d’un quotidien réel, ancré, défini, définitif. Une nouvelle fois, ce lundi, je suis resté à la maison. J’omets l’aller-retour pour faire deux courses – le pressing, le dîner, de l’anti-moustique à la boîte si jolie qu’on est presque ravis d’être envahis de ces satanées bestioles qui au matin, agrippées au mur, te regardent comme regardaient les oiseaux chez Hitchock. Ce lundi, donc, me voilà sans prendre mon vélo pour aller dans le centre de la ville. Le temps était incertain – il a d’ailleurs plu vers 14h, une de ces averses japonaises, drues, nettes, éphémères – et je n’avais rien d’important à faire en dehors d’ici – les tuteurs pour les pieds de tomates attendront demain.

Les nouveaux meubles arrivés (et montés) hier donnent à la maison ce côté définitif de se sentir chez soi, bien plus que depuis le premier jour où nous y avons dormi – il y a deux mois maintenant ! C’est peut-être ce qui m’a aidé à travailler ce matin, ce sentiment d’être là, au bon endroit, plus que vendredi puisque trainait encore par terre et sur le bureau un certain foutoir, plus que vendredi alors que j’y avais réellement profité du cadre, du calme, de l’air de la terrasse – mais sans la table basse pour y poser livres et pieds – où cette portion de toit permet de regarder la pluie, quelques éclaboussures au passage. Les nouveaux meubles donnent aussi un peu de couleur à cet ensemble gris, bois, blanc, béton ; ce n’est pas, tu l’imagines, pour me déplaire.

L’aménagement du sous-sol en chambre d’ami est semble-t-il un bon choix, fortement apprécié par ceux qui l’ont testé, par toi aussi un jour j’espère. Il nous reste à trouver de quoi masquer ce qui (conserves, cartons, valises, etc.) y a sa place depuis l’origine. Vendredi, nous avons pour la première fois testé cette pièce pour y regarder un long métrage. Le film était magnifique – je ne sais pas si la mort de quelqu’un peut être montrée d’une manière plus belle – et ce moment avec Ch nous installait, là-aussi, dans l’idée d’être chez nous.

Et toi ? Tu me raconteras Lectoure !

Je t’embrasse,

A.