Il y a le visage d’Hitler sur un timbre poste : 1943. L’enveloppe est dans un carton sur lequel est écrit Maurice. Il était le frère de ma grand-mère maternelle, génération STO. Sa mort est un souvenir brutal dans la jeunesse de ma mère, la guerre était loin. Dans son portefeuille, il y le visage d’une inconnue. On peut penser qu’il l’a aimée.
Vendredi 1er septembre 2023
Jeudi 31 août 2023
Août se termine. Je marche. J’écoute une chanson en italien, ce genre de machin qu’on écoute en secret et dessus on danserait. Dès le début elle dit : « Quindi ci piacciamo oppure no?« . Alors, on s’aime ou on ne s’aime pas ? Elle dit ça la chanson.
Et puis je passe à Michelle Gurevich. Je l’ai retrouvée récemment, en quelque sorte : j’ai retrouvé sa voix et sa rythmique sans forcément penser à toi, 4 ans déjà. Alors tu m’aimais ou tu ne m’aimais pas ?
Mercredi 30 août 2023
Alors, devant une petite foule agglutinée, je parle. Je dis, d’un débit trop rapide, tout ce qu’il y a à dire sur ces images, leur genèse, leur présence, leur sens derrière le désert et derrière les façades colorées, je dis les antipodes et qui sont ces nous, je dis un cargo arrivé le 30 août 1939 à Arica au Chili d’où ont débarqué un enfant de 5 ans et 23 adultes dont une dizaine de pécheurs, he dis quelques « voilà » de trop. Ce n’est qu’à la fin que je dis que je suis très heureux. D’être là.
Mardi 29 août 2023
Lundi 28 août 2023
Dimanche 27 août 2023
Samedi 26 août 2023
Vendredi 25 août 2023
Jeudi 24 août 2023
Mercredi 23 août 2023
Mardi 22 août 2023
Lundi 21 août 2023
Dimanche 20 août 2023
Samedi 19 août 2023
Vendredi 18 août 2023
Jeudi 17 août 2023
Mercredi 16 août 2023
Que pourrais-je saisir pour dire ce que nous avons été durant quelques heures accumulées, se finissant encore sur un quai qui te porte ailleurs ? Bus 249, direction Aubervilliers, on t’attend, on t’y loge, et demain on t’emmène, Roissy, vol transatlantique, this is the end. Que pourrais-je attraper de nous pour glisser ici quelque chose de joli alors que ça ne l’est peut-être pas, joli, alors que c’est peut-être autre chose, quelque chose qui n’a pas de nom mais simplement le goût de l’été ? Tu laisses quoi qu’il en soit en moi le goût d’un possible, oui, l’idée que c’est possible encore de vivre quelque chose qui y ressemble, à ça, c’est-à-dire quelque chose qui commencerait comme ça.
Mardi 15 août 2023
Lundi 14 août 2023
Longtemps, j’ai soutenu que j’avais tout vu de la scène de ma naissance. Chaque fois que j’affirmais cela, les adultes riaient puis, croyant que je me moquais d’eux, finissaient toujours par dévisager d’un œil empreint de vague hostilité cet enfant au teint blême qui avait si peu l’air d’un enfant. Quand ces propos m’échappaient en présence de visiteurs qui n’étaient pas des intimes, ma grand-mère, de peur que je ne passe pour un demeuré, m’interrompait d’un ton tranchant et m’enjoignait d’aller jour dans la pièce d’à-côté.
::: Yukio Mishima ; Confession d’un masque
Dimanche 13 août 2023
Samedi 12 août 2023
C’est alors qu’intervient, dans « Les Pays » de Marie-Hélène Lafon, roman qu’enfin je peux lire parce qu’il me fallait être là, peut-être, dans un autre pays, et parce qu’il me fallait du temps pour me plonger dans la densité lafonnienne, oui c’est alors qu’intervient ce bout de phrase : « les approximations dont il s’était toujours contenté. »
Je comprends alors que c’est cela, ce qui traîne dans ce livre que j’écris ou que, donc, je n’écris peut-être pas vraiment : mon contentement des approximations.
Ici, dans ce mois d’août, je cherche à le retrouver, ce livre. J’ai alors creusé ailleurs, dans ce que d’autres ont écrit. Je ne sais pas si j’y ai puisé des mots, de la fluidité, une prose, mais j’y ai trouvé des clefs, des clefs sur la vie de mon grand-père, des clefs sur ma présence ici.
Ici, dans ce mois d’août, je cherche à faire silence, pour ne pas épuiser mes mots. Pourtant il y a tant à dire. Il y a par exemple à dire que c’est aussi en lisant Marie-Hélène Lafon que je comprends que la quatrième partie du livre que j’écris est mal écrite. Rien de va. C’est nul. Poussif. Comme ce paragraphe. Ici j’écris cela car je dois me rappeler ce virage, ce moment de la prise de conscience, et me rappeler le lieu : la maison où un homme a écrit des livres.
Dix ans. Dix ans que ce livre avance, à petit pas. Parfois, durant des mois, il attend. C’est peut-être aussi un peu moi, qui l’attends.
Vendredi 11 août 2023
Jeudi 10 août 2023
Mercredi 9 août 2023
Mardi 8 août 2023
Dimanche 6 août 2023
Vendredi 4 août 2023
Jeudi 3 août 2023
Mercredi 2 août 2023
Mardi 1er août 2023
Au fin fond d’une banlieue sans âme, soleil presque de plomb, nous voilà, P et moi, en quête. Je rectifie, P m’accompagne. C’est moi qui suis en quête, d’une paire de baskets. Il faut bien un alexandrin pour sauver le peu qu’il y a là, dans les routes d’une ZAC et l’odeur caoutchouteuse d’un magasin d’articles de sport où je vair prier Sainte Grolle pour trouver mon bonheur, un bonheur confortable et stylé, comme ils disent et comme je dis aussi, parfois.
Lundi 31 juillet 2023
Dimanche 30 juillet 2023
La seule et dernière fois que nous nous sommes vus, j’avais 20 ans peut-être. D’après elle, c’était en 1994. C’était après son cancer. Elle, elle avait 30 ans. Je me souviens de sa chevelure frisée, de rien d’autre. Nous partageons un grand-père, mais nous ne nous connaissons pas.
Nous nous parlons au téléphone, je suis à la terrasse du Couleur café, je lis vaguement Les Armoires vides. Je regarde surtout les gens qui passent. Tiens d’ailleurs voici S. Je ne sais pas s’il m’a vu mais je suis à peu près sûr que si. Il a cette attitude étrange, une forme d’agressivité, qui me confirme l’impossibilité d’un deux.
Soudain elle pleure.
Samedi 29 juillet 2023
Je marche sur un sentier boueux. Des abeilles incandescentes bourdonnent dans la brume. J’ai peur de glisser avec ma lourde valise. Quelqu’un dit : « Regarde ton bras gauche. » Des flammes courent sur ma manche. Je jette la valise et me mets à retirer les lambeaux noircis, qui se détachent avec la peau.
Hérissé de flammes
Mon horizon gauche
Déjà la cendre-serpent
Rampe aux confins
Et mord…Il faut arracher, jeter la peau du rêve. Je tends ma main vers le téléphone portable près du lit. Quatre heures et demie du matin. Je lis : « La Russie bombarde l’Ukraine. » Non, ce n’est pas cela, je me suis réveillée par la mauvaise porte. Dois rebrousser chemin. Impossible, me voilà épinglée au mur dans une salle de classe. Quelqu’un dit : « Elle ne sert plus à rien.
::: Luba Jurgenson ; Quand nous nous sommes réveillés
Vendredi 28 juillet 2023
Tu arrives, soudain, mais lorsque tu entres dans la boutique, je ne te vois pas. Toi-même m’ignores-tu. Tu viens chercher tes nouvelles lunettes, tu as perdu les autres, dans le métro, mal réveillé. Tant mieux, je te dis en souriant, je ne les aimais pas. Ici je viens chercher une envie, un désir, mais je doute. J’ai à nouveau envie de la chaleur discrète d’une paire couleur framboise ou bleu canard, comme autrefois. Changer de lunettes est difficile, choisir, être sûr, et puis il faut se regarder, voir cet œil à demi-fermé, voir le visage qui vieillit et devoir le fixer, voir la fatigue du jour parce que j’ai mal dormi : je me suis levé tôt pour mettre enfin un mot sur la douleur présente depuis 7 semaines et 1 jour : arthrite. J’ai même abandonné les béquilles qui m’accompagnaient depuis 8 jours, je n’ai pas moins mal qu’hier, mais j’ai moins peur.

Jeudi 27 juillet 2023
Mercredi 26 juillet 2023
In this heart lies for you
A lark born only for you
Who sings only to you
My love, my love, my love
I am waiting for you
For only to adore you
My heart is for you
My love, my love, my love
This is my grief for you
For only the loss of you
The hurting of you
My love, my love, my love
There are rays on the weather
Soon these tears will have cried
All loneliness have died
My love, my love, my love
I will have you with me
In my arms only
For you are only
My love, my love, my love
::: Sinead O’Connor; In This Heart
Mardi 25 juillet 2023
Lundi 24 juillet 2023
Dimanche 23 juillet 2023
« Vous aurez des contractions. » Depuis hier j’attends, lovée autour de mon ventre, à guetter les signes. Qu’est-ce que c’est au juste. Je sais seulement que ça meurt petit à petit, ça s’éteint, ça se noie dans les poches gorgées de sang, d’humeurs filantes… Et que ça part. C’est tout.
::: Annie Ernaux ; Les Armoires vides
Samedi 22 juillet 2023
Vendredi 21 juillet 2023
Jeudi 20 juillet 2023
Il dit repos. Je dis béquilles. Il sourit : repos. J’aurais dû enregistrer. J’oublie vite, j’oublie trop vite, tout, tout ce qu’il m’a dit, tout ce qu’on me dit. De ses paroles, il reste une incertitude et des mots, dont celui-ci, figé dans ma mémoire : repos. Je l’ai sans doute retenu parce que je l’attends.
Mercredi 19 juillet 2024
Je suis là, nous regardons mes photos, il s’agit d’en choisir douze. Ils/nous/on élimine le cheval, le visage de Patricio, le bec sur le sable, le panneau qui aurait pu donner le titre à la série, les oiseaux qui s’envolent. Le résultat, c’est-à-dire la sélection de douze images, est nette. Elle tient. J’ai perdu des images que j’aimais, mais j’ai gagné bien plus. J’ai gagné une certitude, une solidité, celle-là même que je fuyais en proposant des respirations (un skateur, un chien qui court). C’est la frontalité qui l’emporte, celle qui m’avait happé, celle que j’avais chercher à affronter, celle – sans comparaison – qui depuis vingt ans et l’expo des Bescher, me hante. Surtout, c’est l’absence qui l’emporte.
(Rendez-vous le 30 août)
Dimanche 16 juillet 2023
C’est au Palais de Tokyo que j’achète un carnet à spirale et à lignes. Je sens que j’ai besoin de cela, écrire, à nouveau, dans un carnet. Peut-être que ce sera furtif. Je sens que j’ai besoin de ne plus oublier et que l’exposition que je vais voir va être belle à en écrire des lignes.
L’exposition que je vais voir, c’est Anna-Eva Bergmann, en face, au Musée d’Art Moderne, mais j’écorche son nom quand j’en parle à Benjamin, rencontré à la boutique du Palais de Tokyo : il a le nez dans les revues et Bjork dans les oreilles.
L’exposition que je vais voir, Serge ou encore Gilles m’ont dit « Il faut y aller », alors j’y vais.
C’est au milieu des œuvres que je commence à écrire dans le carnet, au feutre bleu à pointe fine : « Ai eu envie d’écrire pour me rappeler cette sensation d’être entré dans la toile, qui n’est pas une toile, mais du papier. N°42-1958 Forme sombre sans métal. »
J’écris sur ces femmes qui prennent tout en photo, je note aussi que pour Bergmann, l’horizon est un domaine physiquement inatteignable pour l’homme, mais dont on peut faire l’expérience. J’écris que les tableaux où la mort est présente ou évoquée sont les plus forts, avant même que j’en lise le cartel.
Et puis la voilà. Elle est parfaitement assortie à un tableau alors je lui dis : « Vous êtes parfaitement assortie au tableau, avec votre robe bleu et votre sac rouge. » Le bas du tableau aussi a la couleur de ses jambes.
C’est plus tard, tandis que j’erre dans la collection permanente du MAM, qu’Olivier W apparait. Nos regards surpris se croisent, insistent pour y croire. Que fais-tu là ? Alors on parle un peu, de Bergmann, de la solitude, de la jeune femme en robe bleue, de Perec et de mon journal qui manque de souffle et qu’il ne lit plus.
Samedi 15 juillet 2023
Chaque fois qu’il ouvrait la porte, mon père arborait la même expression. Il avait ce léger sourire, un imperceptible plissement de la lèvre droite, qui indiquait son plaisir à me revoir, aussitôt suivi d’un petit hochement de tête, qui signifiait qu’on était bien le deuxième mercredi du mois. Puis il s’effaçait légèrement pour me laisser entrer dans un long couloir au parquet grinçant.
::: Olivier Schefer, Conversations silencieuses
C’est une émotion immense qui me prend, là, devant les cranes, immenses, blancs, pas tous du même blanc, dès que l’on entre dans la première salle de la Fondation Cartier, cette salle si belle, lumineuse, généreuse. Pleurer n’est pas bien loin, il suffirait de presque rien. Pourtant je viens juste de plaisanter, et la femme qui nous accueillait, tendant ce livret qu’on hésite toujours à garder ou à rendre à la fin, avait ri.
Vendredi 14 juillet 2023
Jeudi 13 juillet 2023
Mardi 11 juillet 2023
– C’est une belle vie que la vôtre
– C’est une belle vie que la vie !
::: Radioscopie : Jacques Chancel reçoit Jeanne Moreau
Dimanche 9 août 2023
Samedi 8 juillet 2023
L’espace commence ainsi, avec seulement des mots, des signes tracés sur la plage blanche. Décrire l’espace : le nommer, le tracer, comme ces faiseurs de portulans qui saturaient les côtes de noms de ports, de noms de camps, de noms de criques, jusqu’à ce que la terre finisse par ne plus être séparée de la mer que par un ruban continu de texte. L’aleph, ce lieu borgésien* où le monde entier est simultanément visible, est-il autre chose qu’un alphabet ?
::: Georges Perec ; Espèce d’espaces
Je te demande ce que tu penses de mes images. La lumière, les teintes. Mais tu vas sur un autre terrain. Tu me demandes ce qu’elles veulent dire.
* J’ai pas la réf mais Wikipédia me dit : L’Aleph dans la mythologie borgésienne est « le lieu où se trouvent, sans se confondre, tous les lieux de l’univers vus de tous les angles. » Borges décida qu’il lui fallait voir cet Aleph.
Vendredi 7 juillet 2023
Jeudi 6 juillet 2023
::: Emilien Rouvier ; Journal d’ascétisme
Mercredi 5 juillet 2023
Le silence c’était imposé, sans qu’on y prenne garde, sans doute parce qu’il y avait un autre, et puis te revoilà. Sans lui.
Mardi 4 juillet 2023
Je cherche les étincelles, je me dis qu’elles viendront. Je te regarde. Je t’inspecte. Tu es avec tes amis. Tu pétilles pourtant, tu éclates, éclabousses, un peu trop, beaucoup trop. Tu es un des deux personnages que tu étais samedi, celui qui a failli me faire dire non, mais il y avait cet autre en toi, mais il y avait cette situation, ce pourquoi pas, alors j’ai dit ça : Pourquoi pas. Soudain tu mets Goldfrapp. Je ne te dis pas que j’aime la musique que tu écoutes. Je sens que ça ne suffira pas. Je sens que je ne veux rien dire, que je veux attendre, être sûr. Je sens que c’est vain. Et puis, une fois éloignés, tu écris quelques phrases. Comment y répondre ?
Lundi 3 juillet 2023
ce que moi, Georges Perec, je suis venu questionner ici,
c’est l’errance, la dispersion, la diaspora.
Ellis Island est pour moi le lieu même de l’exil,
c’est-à-dire
le lieu de l’absence de lieu, le non-lieu, le nulle part.
c’est en ce sens que ces images me concernent, me fascinent, m’impliquent,
comme si la recherche de mon identité
passait par l’appropriation de ce lieu-dépotoir
où des fonctionnaires harassés baptisaient des Américains à la pelle.
ce qui pour moi se trouve ici
ce ne sont en rien des repères, des racines ou des traces,
mais le contraire : quelque chose d’informe, à la limite du dicible,
quelque chose que je peux nommer clôture, ou scission, ou coupure,
et qui est pour moi très intimement et très confusément lié au fait même d’être juif
::: Georges Perec ; Ellis Island
Vous êtes là à la terrasse du Vintage, vous êtes quatre, l’un d’entre vous je ne le connais pas. C’est sans doute le jeune amant de J. Je sors de l’atelier de lecture à voix haute, je suis bien, je flotte un peu, je ressors toujours, je crois, avec une énergie démesurée. Cette fois j’ai lu La Peau Léon : Sophie voulait une chanson amusante. Je l’ai lue trois fois, une fois j’étais assis, j’ai aimé jouer ça, cette femme, qui couic, tue son amant, sauvagerie morpionne.
A peine assis à votre table, puisqu’il restait un siège vide que j’ai investi dans crier gare, mon énergie déborde, me voilà volubile comme parfois je peux l’être. Je suis heureux de vous voir aussi, même si B a toujours cet air de b comme bitch, cet air insatisfait et griffant. Mais tu dis que tu pars. Tu as un amoureux. A Paris. Un appartement maintenant, aussi.
Dimanche 2 juillet 2023
Samedi 1er juillet 2023

C’était il y a exactement six mois. Six mois et un jour, si l’on chipote, mais nous étions déjà le 1er janvier, minuit avait sonné, nous nous étions souhaité la bonne année sans nous connaître. Tu franchis à nouveau la porte du bar, je te suis à nouveau.
Mercredi 28 juin 2023
Tu es là. Je ne te reconnais pas tout à fait dans la faible lumière du bar, pourtant c’est bien toi, peut-être que j’avais déjà un peu effacé ton visage, je ne m’étonne plus de rien, je ne m’étonne plus de ce que j’oublie. Je suis juste passer te saluer, je suis parti tard de l’exposition parce que c’était bien, il y avait Adèle et des amis à elle. Et puis te rencontrer n’avait pas trop de sens, sinon, quelque part, s’approcher d’un rêve ; j’avais hésité. J’attendais un accent québécois, mais il est latino : tu viens du Mexique. Ça ne bouscule pas grand chose, cette voix que je n’attendais pas, je sais déjà que ce sera furtif : je dois travailler et tu te lèveras tôt pour prendre ton avion, dis-tu. Malgré tout je prends un soda, le verre est évidemment rempli de glaçons, la paille est évidemment en carton, l’ambiance est évidemment trop bruyante, je ne sais évidemment toujours pas pourquoi, au fond, je suis là.
















































