Je suis là, nous regardons mes photos, il s’agit d’en choisir douze. Ils/nous/on élimine le cheval, le visage de Patricio, le bec sur le sable, le panneau qui aurait pu donner le titre à la série, les oiseaux qui s’envolent. Le résultat, c’est-à-dire la sélection de douze images, est nette. Elle tient. J’ai perdu des images que j’aimais, mais j’ai gagné bien plus. J’ai gagné une certitude, une solidité, celle-là même que je fuyais en proposant des respirations (un skateur, un chien qui court). C’est la frontalité qui l’emporte, celle qui m’avait happé, celle que j’avais chercher à affronter, celle – sans comparaison – qui depuis vingt ans et l’expo des Bescher, me hante. Surtout, c’est l’absence qui l’emporte.
(Rendez-vous le 30 août)