Cher toi,
Pas de mots, pas de photographies. Les semaines sont sèches, je ne suis pas là. Je me suis absenté de mes/ces habitudes – écrire mon journal et prendre des photos – pour m’alléger, me sauver sans doute. Je suis dans une espèce de folie ordinaire, je travaille chaque jour, le weekend dernier ce fut pareil. Jeudi je serai libéré. J’espère.
Aujourd’hui je suis allé me promener, le même parcours, le long de la Garonne, demi-tour avant les hangars, retour par la rue Notre-Dame et ses ombres. Je voulais éviter le soleil dans les yeux, trop bas, qui régnait sur les quais, réconfortant mais éblouissant.
Je ne suis pas à l’abri, je ne suis pas encore assez loin du précipice. Avant-hier, en allant écouter mes camarades lire à haute voix, lire sans moi, j’ai senti que c’était encore trop. Quand bien même je n’écoutais pas vraiment, tu sais je n’écoute jamais vraiment. D’ailleurs, lundi dernier, la neuropsychologue m’a fait part de son bilan, rien de surprenant. Je t’en parlerai de vive voix. … Appelons-nous ! Au fait, le 2 janvier, où seras-tu ?