Il a les yeux et le nom d’un conquistador, le manteau noir, les cheveux tout autant, la barbe tout autant, courte. La chemise blanche est impeccable, boutonnée au col. Avec Clément on parle de lui, il me regarde, je ne sais pas s’il faut l’aborder. Son travail, ici exposé, m’a pourtant plu, beaucoup, et donc avec Clément on parle de lui en buvant un peu de vin blanc et en grignotant ce qu’on nous tend en souriant, tout est très souriant d’ailleurs, quelques femmes ont eu, on le constate, quelques traits adoucis et plus tôt aussi avec Benjamin on parlait de ça, je veux dire on parlait des œuvres du conquistador, je les aime, je disais qu’elles donnaient envie de les faire. Il ressemble à Pierre Niney. Mais c’est Benjamin que je suis venu voir, Benjamin et son travail, léger et organique, des animaux qui n’existent pas, des fleurs qui n’existent pas, des minéraux qui n’existent pas. Tout cela, quelque part, n’existait pas non plus avant qu’on pousse la porte, monde inédit.