Alors ce plaisir étrange et immense d’être sur scène, micro en main, lecture, 3min22, un rien de temps, mais tout. Le public s’est dispersé, il reste quelques regards, à la fin quelques acclamations.
Il y a quelque part sur scène le petit garçon timide que j’étais, et qui dit « Vous voyez ? » Cela fait bien longtemps qu’il n’est plus là, mais parfois il se montre, embarrassant. C’est peut-être de lui que j’aurais pu parler sur le sofa de velours vert, mais je n’y vais plus.
Je crois que je n’en ai plus besoin. Il y a des moments comme celui-ci qui dépassent les douleurs et les chats dans la gorge. Ce que je crée ne ferme aucune blessure : ça les recouvre.
Il y a aussi, sur les murs, quelques images, les miennes mais pas seulement les miennes : l’amitié et le joli talent de Fred ont donné naissance à autre chose. Que j’aime énormément.